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Il naît à Abbeville le 1er juillet 1836. Son père, Alexandre Delignières, est l’un des derniers armateurs du port maritime d’Abbeville. D’abord destiné à succéder à son père, il change d’orientation à la mort prématurée de son frère aîné, Adolphe, et reprend ses études classiques. Il obtient sa licence en droit de la Faculté de Paris le 30 décembre 1859 et s’inscrit au barreau d’Abbeville le 3 novembre 1860. Il est nommé cinq fois bâtonnier et exerce son métier d’avocat avec passion.
Cette même année, il entre au conseil de fabrique de la collégiale Saint-Vulfran où il devient rapidement secrétaire. En 1868 il intervient, de concert avec Oswald Macqueron, pour faire changer une partie des plans de restauration proposés par l’architecte Massenot, sous la direction de Viollet le Duc, qui s’éloignaient beaucoup de l’état primitif de l’édifice. (cf. les illustrations ci-dessous)
En 1893, il est président de la fabrique au moment des restaurations pour la consolidation de la collégiale nécessaires malgré les travaux déjà réalisés antérieurement. Il obtient que la Commission des Monuments historiques vienne à Abbeville pour une visite de la collégiale qui risque de s’écrouler si rien n’est entrepris pour assurer sa sauvegarde. La commission promet unanimement son concours dans ce but. La mobilisation est telle que les ressources sont trouvées pour effectuer les travaux.
Parallèlement à son implication dans le conseil de fabrique de Saint-Vulfran, Émile Delignières exerce des fonctions municipales. Il est élu au Conseil municipal d’Abbeville en 1870. En 1874, le maire, Pierre Sauvage, le choisit comme premier adjoint et en 1878, le nouveau maire étant Albert Alexandre Carette, il est réélu au conseil municipal. Il abandonne ses fonctions publiques en 1881 et ne conserve que la fonction de suppléant du juge de paix et celle de président du bureau d’assistance judiciaire.
Pendant presque cinquante ans, Émile Delignières est également très actif au sein de la Société d’émulation d’Abbeville. Il est élu membre titulaire le 24 avril 1862 et devient secrétaire de la société en 1866. Il fait de nombreuses communications souvent en lien avec l’histoire de l’art et l’archéologie, en particulier dans l’arrondissement d’Abbeville. Le 6 février 1879, il est élu vice-président et lorsque le président Lefebvre de Villers se retire en 1888 il est nommé à sa succession. Son activité a donné un éclat réel à la société d’émulation. Il propose des excursions archéologiques, dont la première a lieu le 18 mai 1889 et qui est suivie de beaucoup d’autres. En 1893 a lieu à Abbeville le Congrès annuel de la Société française d’archéologie.
Le 15 mai 1894 le cinquantenaire d’Ernest Prarond comme membre titulaire de la Société d’émulation est célébré et Émile Delignières lui remet une médaille d’or en témoignage d’admiration pour son œuvre et les services rendus à la Société. En 1897 est fêté le centenaire de la fondation de la Société d’émulation dont il préside la séance d’ouverture à la Halle aux Toiles où se tenait une exposition d’art ancien et moderne et d’archéologie organisée par la Société.
Son activité comme président de la société d’émulation lui vaut d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur lors du Congrès des Sociétés savantes le 30 juin 1898. Après quinze ans de présidence, il démissionne de cette fonction en 1900 et il est élu président d’honneur en 1901. Il n’en continue pas moins à être assidu aux séances et à présenter des communications.
En 1872, il entre à la commission des musées d’Abbeville et en devient le vice-président en 1893. Il contribue ainsi à l’installation du musée d’Abbeville et du Ponthieu dans l’hôtel d’Émonville ainsi qu’à celle des collections Duchesne de la Motte, celle de Cerisy et de ce qui était présenté à la Halle aux Denrées. Il a été à l’origine de l’augmentation de la collection des gravures et de dessins originaux d’artistes abbevillois dont plus de 500 pièces sont présentées aux visiteurs. Il contribue à la rédaction du catalogue du musée, publié en 1902 : il rédige l’historique de cet établissement ainsi que le catalogue des dessins, estampes et d'une partie des peintures et des sculptures.
Il est également membre correspondant du Comité des Sociétés des Beaux-Arts des départements et officier d’Académie.
Émile Delignières s’éteint à Abbeville le 4 août 1910.
Musée d’Abbeville et du Ponthieu dans l’hôtel d’Émonville.
BM Abbeville. Collection Macqueron.
Reproductions agrandissables
Bibliographie :
- Nécrologie, par Henri Macqueron à la séance du 1er décembre 1910, suivi d’une bibliographie. - Bulletin de la Société d’émulation, 1909-1911, T. VIII, F. Paillart, 1911. 48 p.
- [Hommage] par Adrien de Florival à la séance du 20 octobre 1910.- Bulletin de la Société d’émulation d’Abbeville, 1909-1911, T. VIII, F. Paillart, 1911. p. 250-255
Liens :
Bibliographie de ses œuvres Catalogue SUDOC
Pour consulter les textes numérisés : http://gallica.bnf.fr
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© Prisca Hazebrouck, 7 mars 2013
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