
Mercredi 2 juillet 2025 à 14 heures 15
Conférence par M. Bertrand Schnerb, historien, professeur émérite de l’Université de Lille, auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’histoire du duché de Bourgogne
Dans la société noble de la fin du Moyen Âge, le mariage était évidemment considéré comme l’un des sept sacrements de l’Église, unissant les époux par un lien sacré et indissoluble créé par l’échange de leurs consentements ; il était aussi défini comme une union dont la finalité était la procréation et intéressait, de ce point de vue, la destinée des lignages ; il était enfin un accord de type contractuel entre familles, impliquant un transfert de personnes et de biens, nécessitant donc des négociations et des stipulations dans lesquelles la volonté des époux était loin d’être le seul facteur.
Toutefois, le mariage noble peut également être envisagé sous l’angle de l’expérience individuelle. C’est dans cette perspective que je me propose de mettre en lumière le cas de Jeanne de Hondschoote, dame issue de la noblesse de Flandre, mariée trois fois et trois fois veuve en l’espace de vingt ans, entre 1395 et 1415, en m’interrogeant sur ce qu’il peut nous apprendre de la pratique et des combinaisons matrimoniales en termes d’expérience humaine et d’enjeux patrimoniaux, sociaux et politiques au sein de cette société nobiliaire.
Cette étude m’a semblé d’autant plus pertinente que Jeanne était une héritière unique dont le destin individuel s’inscrit dans une situation démographique marquée par la disparition de certaines lignées masculines. (BS)