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Justices, crimes et châtiments à Abbeville au Moyen Âge


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Allégorie de la Justice, Archives et bibliothèque patrimoniale d’Abbeville, (sd.) [1515]. FA 16 D 280
Allégorie de la Justice, Archives et bibliothèque patrimoniale d’Abbeville, (sd.) [1515]. FA 16 D 280

Mercredi 2 février 2022, à 14 heures 30

Justices, crimes et châtiments à Abbeville au Moyen Âge

Conférence par Raphaële Boinet, docteur en histoire médiévale, chargée de la conservation des archives historiques d’Abbeville

 

À l’occasion de la publication du Livre rouge de l’échevinage d’Abbeville par le professeur Romain Telliez (2020), les Archives et la Bibliothèque patrimoniale ont réalisé une exposition intitulée

Justices, crimes et châtiments. Autour du Livre blanc et du Livre rouge d’Abbeville (XIIe-XVIe siècle) . Raphaële Boinet, commissaire de cette exposition, se propose de revenir sur les principaux thèmes qui avaient été alors abordés.

 

Abbeville conserve de remarquables documents qui ont été épargnés par les destructions : notamment la charte de commune, datée de 1184, et deux cartulaires, le Livre blanc (Ms 114) et le Livre rouge d'Abbeville (Ms 115), qui doivent leur nom à la couleur de leur reliure d’origine.

 

Le Livre blanc (1184-1516) regroupe les actes officiels, les privilèges que les comtes de Ponthieu et les rois de France ont accordés à la ville ainsi que différentes lettres. Le Livre rouge contient des actes rédigés entre 1280 et 1516, relatifs pour la plupart à la justice criminelle.

 

Ils apportent un éclairage incomparable sur la justice échevinale, les lieux de son exercice, mais aussi ses limites. Les différents crimes jugés et les châtiments réservés aux coupables y sont évoqués, parfois avec une précision évocatrice. Nous sommes projetés dans une époque où les moyens d'investigation et les sentences prononcées sont fort éloignés des pratiques juridiques actuelles.

 

Les justices sont multiples, la coutume est la source principale du droit. Aussi le maire et les échevins d’Abbeville s’appliquent-ils à mettre par écrit ces procédures afin qu’elles restent dans les mémoires. Et c’est bien là l’essentiel. Ces cartulaires ont valeur de preuve face aux autres pouvoirs en présence. Il s'agit d'outils juridiques indispensables à la préservation de leurs prérogatives.